Vendredi 14 octobre, une bétonnière arrive au milieu de la cour du collège, sous le forum : pour fabriquer des briques… C’est le monde à l’envers, en arts plastiques, avec Mme Lheureux : on fabrique des briques avec une bétonnière 😉
Cette fois on se donne les moyens avec les 4e de décupler la production en journaux recyclés, initiée il y a deux semaines avec Catherine Duverger. Commande a été passée par l’artiste qui en a besoin d’une grande quantité pour son expo de janvier à l’espace 36 de Saint-Omer.
Les élèves, qui ont bien compris les questionnements liés à la rivière et à sa pollution, vont brasser des échos de la Lys. Ils ont su conserver des bribes de mots, de textes et d’images, évocateurs de tous leurs souhaits concernant ce cours d’eau qui longe notre collège.
Après broyage de toutes les autres (mauvaises) nouvelles, moulage puis pressage de la briquette, ils replacent les éléments textuels et iconographiques choisis en surface.
Parfois, ils enferment symboliquement au cœur de la matière, un déchet ramassé dans la cour, qui ne pourra plus s’envoler jusqu’à la petite Lys proche : ils enferment la pollution.
Certains choisissent de parsemer la surface de leur briquette de graines de phacélie , une plante herbacée utilisée comme engrais vert mellifère qui germera grâce à l’eau contenue dans la pâte à papier, tout le temps qu’elle mettra pour s’assécher. Tout un symbole : planter, observer, guetter la germination de ces graines symbole de renouveau et de renaissance.
Elle germeront qui plus est avec l’eau précieuse de la petite Lys que les élèves sont allés prélever avec grand respect, pour « nourrir » la bétonnière.
Avec M.Dimster leur professeur de technologie, les 4e1 et les 4e2 ont imaginé, conçu des machines à eau inspirées d’Archimède et de Léonard de Vinci. L’heure est venue de les tester !
Tandis que certains fabriquent leurs briques, les autres avancent à la petite Lys : la machine sur base de vélo, de roue à aube et de vis d’Archimède installée dans le cour d’eau ne demande qu’à tourner !
Et même si le courant manque un peu après la forte sécheresse de cet été, dans les rêves de nos élèves et dans les paroles de leur professeur, la machine s’anime, comme au temps passé pour apporter l’eau mécaniquement, sans besoin d’énergie autre que sa propre force.
Reste à amener l’eau « sacrée » à la bétonnière. Les élèves ont préparé un drôle d’engin, digne de Gaston Lagaffe, pour se faciliter le travail et pour marquer symboliquement leur action. Une desserte de cantine a été recyclée à grand recours d’objets quotidiens liés à l’eau : pipettes, fioles, bouteilles, bidons, tuyaux, robinets, arrosoirs, gouttières … Tout est bon pour rendre cette desserte fantastique et symbolique du besoin que l’on a de cette eau, qui commence à se raréfier, y compris dans notre région pourtant bien arrosée !
Cette « cérémonie » du portage de l’eau, orchestrée par Mme Heduy, notre documentaliste, se renforce encore par la performance des élèves autour de l’engin, durant la procession jusqu’à la bétonnière : ils ont préparé des panneaux avec les phrases extraites des journaux, qui deviennent des slogans, scandés tout au long de cette manifestation insolite mais eau combien symbolique :
Eau secours de la Lys !
SOS la Lys en détresse !
On se bouge pour la Lys !
Autant d’alertes lancées avec ferveur par les élèves de 4e, sous le regard ébahi des autres élèves qui, à l’interclasse et pendant la pause du midi, se joignent à eux dans la bonne humeur pour aider, déchirer du journal, pré-malaxer la pâte, tester la presse …
99 briquettes produites et placées derrière les vitres des salles, pour bien sécher et germer.
Avec elle, les élèves vont pouvoir rêver et construire des utopies architecturales dans le collège, avant de les confier à Catherine Duverger pour son expo de janvier !
À suivre …
Mme LHEUREUX