« Femmes en résistance ! » : un spectacle pour mettre en lumière le courage de douze résistantes pendant la seconde guerre mondiale.

Vendredi 24 septembre, dans le cadre du projet de territoire « Agir ensemble pour l’égalité filles-garçons », tous les élèves de 3ème ont assisté au spectacle de la conteuse Christine Charpentier : « Femmes en résistance ! ». Réunis, pendant une heure et demie, dans le pôle vie du collège, ils ont écouté l’histoire de douze femmes qui ont mis leur vie en danger pour résister aux nazis pendant la seconde guerre mondiale.

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Christine s’était installée sur la scène avec, à ses côtés, son orgue de barbarie et une étagère sur laquelle étaient posés différents objets. Chacun d’entre eux symbolisait une résistante et Christine les présentait au public quand elle débutait une nouvelle histoire.

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Elle a commencé par désigner la rose blanche qui représentait Sophie Scholl, une jeune allemande décapitée en 1943 à Munich, parce qu’elle faisait partie d’un groupe de résistants, nommé « La rose blanche » qui distribuaient des tracts contre le régime nazi. Christine a insisté plusieurs fois pendant le spectacle : l’ennemi c’était le nazisme. Les allemands aussi en ont été victimes et ont essayé de résister.

Un cadre symbolisait Rose Valland, conservatrice au musée du Jeu de Paume par lequel transitaient les œuvres d’art spoliées par les nazis. Elle notait leur provenance et leur destination et fournissait des renseignements à la Résistance afin d’éviter qu’elles ne soient détruites lors de bombardements. Après la guerre, elle a participé au rapatriement en France de 60 000 biens culturels.

Des bananes sur scène… curieux… Christine s’est amusée de l’étonnement qu’elles ont suscité.

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Elles lui ont servi, en fait, à démarrer le récit de la vie d’une célèbre danseuse d’origine afro-américaine qui s’est fait connaître en dansant pratiquement nue vêtue d’une ceinture de bananes : Joséphine Baker. Pendant l’occupation, elle a profité de sa notoriété pour espionner pour la Résistance. Elle fait partie, d’ailleurs, des rares femmes entrées au Panthéon, honneur accordé aux personnages illustres ( 76 hommes et 7 femmes…). Christine a parlé également de deux autres résistantes panthéonisées : l’ethnologue Germaine Tillion et Geneviève De Gaulle, la nièce du Générale De Gaulle. Toutes deux ont fait partie de la Résistance et ont été déportées à Ravensbrück. Elles ont témoigné de l’importance de la solidarité féminine qui permettait de supporter les conditions de vie extrêmement difficiles dans les camps. Germaine Tillion, pour remonter le moral de ses camarades, a écrit des chansons d’opérette très satiriques dans lesquelles elle a tourné en dérision leur vie de déportées. Les femmes n’ont, effectivement, pas manqué de force de caractère, à l’image de Lucie Aubrac, autre résistante célèbre qui a organisé et participé à l’évasion de son mari emprisonné par la Gestapo.

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Mais Christine n’a pas évoqué que des résistantes célèbres. Elle a tenu également à attirer l’attention des 3èmes sur d’autres femmes qui ont résisté et que l’on oublie parfois injustement, telles que la joueuse de tennis Simone Mathieu qui a crée un corps militaire de volontaires féminines, Mila Racine, morte en déportation, qui a sauvé des centaines d’enfants juifs, Sœur Yvonne Aimée qui a recueilli et soigné des blessés, Jeanne Bohec « la plastiqueuse à bicyclette » qui a appris aux résistants à faire des bombes, ou encore, Jeanine Hoctin qui a menti sur son âge pour rentrer dans le corps féminin des volontaires françaises.

La dernière femme mise à l’honneur s’appelait Renée Davelly. C’était une musicienne engagée dans les Forces Françaises Libres au Caire qui s’est particulièrement distinguée en chantant pour divertir les blessés.

Durant tout le spectacle, Christine a insisté sur l’importance de la musique et des chansons de l’époque, que ce soient des chansons engagées pour faire réfléchir et inciter à la résistance ou des chansons plus légères qui permettaient d’oublier un temps ses problèmes et ses douleurs. Ainsi, elle a chanté, accompagnée de son orgue de barbarie, des extraits de « Bella ciao », « Le chant des partisans », « Nuit et brouillard », ou encore « J’attendrai » et enfin « Mon amant de Saint-Jean ».

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Les élèves ont donc découvert le destin de douze femmes d’exception dont le courage impressionne parce qu’au péril de leur vie, elles ont osé dire non à la haine et au racisme. Les femmes ont effectivement joué un rôle crucial dans la Résistance mais longtemps sous-estimé. Jean-Pierre Vernant, illustre résistant et historien, en 1996, a dit d’elles :

« Je m’imaginais, étant jeune homme, jeune bourgeois intellectuel du quartier, que je n’avais pas trop de préjugés masculins. En réalité, on en a toujours ! Mais ce que m’a appris la Résistance, c’est que les femmes, c’est des numéros fantastiques, c’est des personnes pas ordinaires ! Sans les femmes, on ne pouvait rien faire. Elles sont arrivées à tisser le réseau de relations sans lequel on n’aurait rien pu faire… Elles ont fait ça avec un savoir-faire et un courage formidables. J’ai quitté la Résistance, changé à beaucoup d’égards avec l’idée que, vraiment, les femmes, et ben… chapeau ! »

Mme Héduy

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