Contes monstrueux et étranges œuvres d’art

Jeudi 07 et vendredi 08 février, la conteuse Christine Charpentier avait donné rendez-vous aux élèves de 6ème, dans la salle 17 qui accueille depuis le 12 janvier l’exposition eroa « Les apprentis sorciers ». Elle s’est appuyée sur le caractère insolite de chaque œuvre exposée pour leur raconter des histoires de créatures terrifiantes, et réunir ainsi deux thèmes au programme de 6ème, en français : le monstre et en arts plastiques : l’objet.

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​  Christine s’est d’abord intéressée au plat d’Avisseau. Ce plat qui représente une mare à canard peuplée de nombreux animaux, est devenu le festin que Marie Grouette a offert à deux de ses amis monstrueux du fond des eaux : la Tarasque et l’affreux homme du Hoyoux. Beaucoup d’élèves connaissaient notre légende locale Marie Grouette, mais peu savaient pourquoi cette prétendue sorcière attire, avec son groët, les enfants au fond du marais. Ils ont également découvert l’histoire de la Tarasque, monstre hybride qui semait la terreur en Provence, sur les rives du Rhône, sorte de serpent-dragon à l’haleine fétide, fille de deux autres monstres épouvantables : le Léviathan et la Bounge. La conteuse leur a raconté comment elle a été conçue et comment elle est morte. Enfin, en ce qui concerne le dernier invité au repas de Marie Grouette : l’affreux homme du Hoyoux, les élèves ont appris que ce monstre qui hante la rivière Hoyoux, en Belgique, entraîne ses victimes dans l’eau et leur mange le coeur. Mais la conteuse a expliqué comment une vieille guérisseuse a réussi à lui échapper. Quoiqu’il en soit, et pour en terminer avec le plat d’Avisseau, Christine a précisé qu’elle n’aurait pas aimé partager ce repas en si mauvaise compagnie…

​ ​   ​   Ensuite, elle a attiré l’attention de son auditoire sur la théière Nessie de Luigi Sérafini, en forme de soucoupe volante gardée par un serpent. Elle a révélé, qu’en fait, à l’intérieur, se trouve l’escarboucle de la vouivre. Ce serpent ailé, porte en effet sur son front une pierre précieuse appelée escarboucle. La vouivre la dépose au bord de l’eau quand elle se baigne et la fait garder par des serpents. Christine a fait le récit des aventures de Barberot qui, pour obtenir la main de celle qu’il aimait, a essayé de voler la pierre et a risqué sa vie. Elle a mis en garde les élèves et leur a conseillé de ne surtout pas prendre une escarboucle s’ils en trouvaient une…​ ​ ​    

Puis, elle leur a demandé de venir regarder le codex Sérafinianus, ce livre à l’écriture incompréhensible et illustré d’images d’êtres étranges. La page ouverte sur une illustration d’hommes « recousus » lui a donné l’idée de raconter l’histoire du docteur Victor Frankenstein et de la créature qu’il a créée.

​ ​ ​     Enfin, Christine a choisi l’une des photos de Hervé Robillard, accrochée au mur, qui donne l’illusion de représenter des planètes et la lune, et a terminé son spectacle par le conte de Bolazec. Ce berger, un soir de pleine lune, trouve un carnet rouge et en le lisant se métamorphose en loup…

Deuxième mise en garde de la conteuse : ne pas lire de grimoire de sorcier sans prendre de précautions…

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Même, s’il était question de créatures effrayantes pendant cette heure de contes, les sixièmes se sont bien amusés des mimiques et des réparties amusantes de Christine. Mais elle les a aussi encouragés à réfléchir sur la définition du monstre, l’importance de l’art qui fait naître des émotions, la limite des progrès scientifiques et l’amour comme remède de bien des maux. A en croire leurs sourires et leurs commentaires enthousiastes en sortant de la salle, les élèves ont passé un agréable moment.

S. Héduy

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