Mais que fabriquent nos élèves de 4e avec l’artiste Catherine Duverger ?

Jeudi 29 septembre, quatre classes de 4e rencontrent Catherine Duverger : une artiste en résidence à l’Espace 36 de Saint-Omer, près du Lycée Ribot.

              Dans le pôle vie scolaire, d’étranges stands de travail les attendent : des grandes cuves avec de l’eau, des journaux, des presses et dans un coin de la salle, un studio photo et un mont de briquettes en papier recyclé.

Catherine Duverger est venue les « embaucher » et leur faire partager son expérience artistique hors norme, qui donnera lieu à une exposition à l’Espace 36 de Saint-Omer en janvier.

Très vite les élèves comprennent qu’ils vont apprendre à fabriquer des briques de journal et qu’ils pourront les confier à l’artiste pour qu’elle les intègre à sa future installation. Ils font maintenant partie de sa team artistique !

Catherine Duverger commence par leur expliquer rapidement l’intérêt de ce matériaux.

Elle s’intéresse beaucoup à l’eau et aux rivières et en se documentant sur les rivières du secteur, elle a découvert un fait divers marquant : sur l’Aa, il y a quelques dizaines d’années, l’industrie papetière rejetait des résidus de fibre de papier sans trop filtrer. Suite à une crue, puis une décrue et un épisode de chaleur, une route de Blendecques avait été recouverte d’une étrange croûte de papier. Cela lui donne envie de travailler avec les jeunes sur cette question et de les faire réfléchir à la préciosité de nos rivières victimes de la pollution, mais aussi des crues et de la sécheresse. Et si on recyclait le papier pour fabriquer des briquettes.

Les élèves trouvent très vite que la brique est le matériau de construction par excellence dans le Nord, mais pas dans d’autres régions comme la Bretagne natale de l’artiste. Ici tout est construit en briques. Alors si on veut construire ensemble un monde plus écoresponsable c’est bien en briques qu’on peut l’imaginer, mais en briques de journaux recyclés ! L’artiste relate alors une autre anecdote encore plus marquante pour elle. En février dernier, une terrible tempête s’est abattue sur Saint-Omer et les environs. Un mur de brique de six mètres de haut s’est effondré sur sa voiture qui a été totalement anéantie. Heureusement, aucun dégât autre que matériel n’est à déplorer mais toutes ces catastrophes climatiques et la guerre de destruction qui commence à la même époque en Ukraine, la confortent dans son idée de proposer aux jeunes de reconstruire le monde avec par cette utopie artistique à base de journaux recyclés.

Très vite les élèves acquièrent les gestes techniques : ils prennent plaisir à déchirer les journaux et par la même occasion leur contenu éditorial, souvent ponctué de mauvaises nouvelles d’ailleurs !

Ils sont invités à « sauver » une image ou une phrase de cette opération massive de broyage. Ils pourront la réintégrer à la surface de leur brique. Ils apprennent aussi qu’on peut insérer des graines de végétaux qui vont permettre aux briques de se végétaliser et de « pousser » tandis que la brique sèche !

On malaxe dans les cuves, on forme la pâte à papier, on moule dans la presse à briquette, on démoule tous ensemble : un véritable travail d’équipe se met en place dans notre fabrique artisanale.

En parallèle, le studio photo s’anime : groupe par groupe, les élèves expérimentent aussi le fait de construire avec des briques de journaux. Celles à disposition ont été fabriquées par les élèves du collège de Bourbourg, qui ont initié ce projet avec l’artiste il y a quelques temps. Ils découvrent comment faire un mur solide, en plaçant les briques en quinconce, ils essaient de monter le plus haut possible avec leurs architectures imaginaires et utopiques, puis on les photographie.

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Bientôt, tout ce travail fera partie de l’exposition de Catherine Duverger à l’espace 36 de Saint-Omer : elle éditera des cartes postales avec ces images, elle projettera des vidéos de la rivière sur des architectures qu’elle fera elle-même avec leurs briquettes.

Mais il va en falloir bien plus, alors bientôt on va remettre la fabrique en marche au collège ! Pour parler de notre rivière à nous : la petite Lys qui passe au pied de notre établissement. C’est donc avec des journaux de l’écho de la Lys que le travail va se poursuivre en exclusivité !

       Des surprises attendent encore nos élèves car cette fois on va multiplier la production à grande échelle, et il va falloir se donner les moyens ! À suivre …;-) !!!!

Mme LHEUREUX

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